Tastem invente Bocolila, le petit pot pour personnes fragilisées

C’est en échangeant avec son mari, directeur d’EHPAD, que Camille Corfa a pris conscience de la problématique du portage des repas mixés. « AVC, handicap, chimiothérapie, déglutition difficile, fausses routes… Manger mixer peut devenir une nécessité. Or, ce type de service est un véritable casse-tête pour les traiteurs qui n’ont ni le temps ni parfois l’expertise suffisante » explique l’ancienne responsable de l’Adie de la Drôme, bien au fait de la création d’entreprise.

En janvier 2019, après plusieurs mois de réflexion, Camille Corfa intègre l’incubateur valentinois Généo pour faire grandir son projet. Les rencontres de terrain et plusieurs formations à la restauration de santé lui permettent de mettre au point ses premiers prototypes. « J’ai travaillé avec le Lycée Agricole du Valentin à Bourg-lès-Valence avant de passer les « crash tests » industriels avec le CTCPA d’Avignon, la référence en matière de sécurité sanitaire des conserves. Dans le même temps, des orthophonistes et des diététiciens nutritionnistes m’ont aidé sur les textures et la composition. » S’appuyant sur un financement bancaire de 110 K€, la chef d’entreprise a mis au point une gamme de 12 recettes longue conservation, composées de protéines, légumes et féculents. « Nos légumes sont biologiques et issus de circuit court, cultivés au plus près du transformateur basé à St Etienne. Les aliments sont séparés afin que les personnes puissent en reconnaître le goût malgré le mixage. » Si la commercialisation aux particuliers a démarré fin 2022, la chef d’entreprise travaille sur l’identification des circuits de distribution : réseaux d’aide à domicile, accompagnement du handicap, entreprises de service à la personne etc. Tastem vise un CA de 100 K€ d’ici fin 2023, soit environ 20 000 bocaux, et une montée en puissance progressive.