Le Panyol perpétue la fournée d’antan

C’est la toute dernière entreprise française à exploiter la Terre Blanche de la carrière de Larnage pour la construction de ses fours à bois. « En 1840, la famille Terrassier, propriétaire de carrières dans le village, décide d’exploiter les qualités techniques de cette terre, particulièrement résistante aux hautes températures et capable d’emmagasiner la chaleur pour la restituer longuement. C’est ainsi que naît à Tain l’Hermitage la première fabrique de produits en terre cuite réfractaire, principalement des pièces destinées aux fours de boulangerie » explique le directeur de Le Panyol, Jean Pivard. 

Aujourd’hui, la société produit près d’un millier de fours chaque année, le résultat d’un process de longue haleine : extraction de la terre, création des pièces, séchage de 6 semaines et pour finir, cuisson dans un four tunnel. Au total, 2 à 3 mois de patience pour chaque pièce… À l’image de la cuisson dans le four à bois, qui laisse le temps faire son oeuvre pour retrouver "le goût de l’authentique" et qui séduit toujours plus d’adeptes. « La "slow food" était déjà tendance avant le Covid-19 mais la crise sanitaire a déclenché une volonté de recherche d’autonomie alimentaire. Dans ce contexte, le four à bois est presque devenu un produit de première nécessité ! D’autant que nos modèles, de haute qualité, restent facilement constructibles et à la capacité de rendement maximale. » 

Avec une dizaine de références pour les particuliers comme pour les professionnels (boulangers, pizzaiolos et restaurateurs), la gamme Le Panyol est rapidement partie à la conquête du monde, en commençant par la Suisse, l’Allemagne, le Bénélux et les Etats-Unis à partir des années 2000 puis l’Australie, le Japon ou l’Afrique du Sud un peu plus tard. Aujourd’hui, l’export représente entre 30 et 40% de ses ventes. 

Parce qu’elle puise sa matière première directement au coeur de l’écosystème, l’entreprise est particulièrement sensibilisée aux enjeux du développement durable, à commencer par la gestion de la carrière située à 5 km de l’atelier de Tain l’Hermitage. « Aujourd’hui nous utilisons entre 3 500 et 4 500 tonnes de terre par an, ce qui nous assure le maintien du gisement pour a minima 2 générations. Nous sommes très attentifs à la sauvegarde de la biodiversité présente sur ce site et à la préservation de cette terre qui est le symbole identitaire de nos produits ». 

Depuis 2006, Le Panyol bénéficie du label national Entreprise du Patrimoine Vivant qui reconnaît l’excellence des savoir-faire d’exception. Avec 250 autres entreprises de la région AURA, elle parvient ainsi à conjuguer tradition et innovation. Jeudi 8 juin, une vingtaine d’entre elles étaient présentes à Tain l’Hermitage pour échanger sur les bonnes pratiques et les futures actions de l’association régionale. 

Le Panyol emploie 30 salariés et réalise un CA de 3 à 4 M€ selon les années.