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Le BTP confronté à la crise des matériaux et à la pénurie de main d'oeuvre

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Alors que la fédération du BTP Drôme-Ardèche dresse un bilan encourageant de l'activité de ses entreprises, elle s'inquiète sur l'envolée des prix des matériaux et ses répercussions sur la trésorerie de ses adhérents, ainsi que sur les difficultés de recrutement du secteur.

A l'occasion de sa conférence de presse le 11 octobre dernier, la FBTP dressait un bilan plutôt positif de l'activité de ses entreprises. Le premier semestre 2021 s’inscrit en effet en net rebond par rapport à celui de 2020, notamment dans le secteur de la rénovation de bâtiments et la maison individuelle.La situation est plus contrastée pour les logements collectifs neufs et les carnets de commande reculent pour les travaux publics, avec une baisse de 25% des appels d'offre sur le 1er trimestre 2021 par rapport à la même période en 2019."Si nos entreprises ont majoritairement du travail, nous avons quelques signaux d’alerte que nous surveillons de près" confie Cécile Gruat-Laforme, présidente de la FBTP 26-07.

La crise des matériaux inquiète et grève les trésoreries

Les prix restent à la hausse pour la quasi-totalité des produits de construction. Selon l’Insee, en juillet 2021 par rapport à décembre 2020 : les prix produits PVC affichent +50,5 %, ceux des produits polyuréthane +20,5 %, ceux des demi-produits en aluminium +18,9 %. Le pétrole atteint des sommets (+ 90 % sur 12 mois), et le prix de certains bois a dépassé les 100 %. A cela s'ajoutent les difficultés d’approvisionnement qui perdurent pour nombre de matériaux, ce qui désorganise les chantiers et rend très compliquée la réponse aux appels d’offres, et le chiffrage correct des devis pour les particuliers. L’envolée des coûts des matériaux commence à peser sur les trésoreries, qui se dégradent. Les entreprises n’ont en effet pas pu répercuter les hausses qu’elles supportent sur les matériaux. Elles se retrouvent par ailleurs confrontées à 2 facteurs aggravants : une concurrence qui s’amplifie sur certains segments de marchés du fait de volumes en baisse (qui tirent les prix vers le bas) et des pressions sur les salaires du fait des difficultés de recrutement.

Le BTP recrute mais aimerait recruter plus

Au niveau national, avec 5,6 % de croissance sur deux ans, la construction s’avère le seul grand secteur à afficher des hausses d’effectif salarié. Ces données nationales se retrouvent pleinement en Drôme Ardèche : le BTP employait au 1er trimestre 2021, 19 161 salariés permanents (13 291 en Drôme et 5 870 en Ardèche). Sur 12 mois glissants, le nombre d’emplois permanents progresse ainsi de 5,4 % en Drôme et de 2,7% en Ardèche. Le travail temporaire progresse lui aussi fortement avec plus de 1 500 équivalents temps plein en juin 2021 (en progression de plus de 20 % sur 12 mois glissants). Idem du côté des apprentis dont le nombre croît de 4,9% cette année.

Malgré cette bonne dynamique, le BTP peine à recruter. Selon Manpower, 88 % des employeurs interrogés affirment avoir du mal à embaucher de nouveaux collaborateurs, ce qui représente un bond de 34 points en comparaison à 2019 (enquête nationale). Pour nombre d’entreprises, les difficultés de recrutement sont un frein à la production.

La Fédération poursuit ses actions en faveur de la promotion des métiers. Elle va s’engager dans le dispositif HOPE (en lien avec la DIRECCTE, Pole Emploi, Constructys et le GEIQ) afin de former et d’intégrer des réfugiés. Le GEIQ reste un moyen d’intégrer des personnes désireuses de travailler dans le BTP même sans connaissances techniques (parcours de formation). La Fédération est par ailleurs engagée dans le dispositif 15 000 bâtisseurs qui vise à recruter au niveau national 15 000 jeunes ou moins jeunes des QPV ou éloignés de l’emploi.

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Animatrice Localbiz

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