De nouvelles perspectives pour la Clairette de Die

La loi du 20 décembre 1957 est née d’une démarche de protection du terroir, des producteurs et de valorisation des vins issus de cette région. Si elle fut utile et nécessaire à cette période, elle imposa des règles de production strictes, qui porte aujourd’hui préjudice aux producteurs.

Depuis plusieurs années, les viticulteurs des AOC Clairette de Die et Crémant de Die demandent donc son abrogation, réclamant une souplesse règlementaire qui leur offrirait de plus larges opportunités pour répondre aux demandes des marchés et potentiellement faire évoluer les styles de vins qu’ils produisent.

En particulier, la perspective d’élaborer des vins effervescents rosés dans le Diois se trouve dans une impasse du fait de cette loi. En effet, le processus de modification des cahiers des charges des appellations « Clairette de Die » et « Crémant de Die » exige de justifier d’une antériorité de production : les opérateurs doivent démontrer qu’un type de vin existe et est commercialisé depuis plusieurs années. Or la loi de 1957 leur interdit de prendre une telle initiative, et empêche de facto tout changement, fermant la voie à toute évolution du cahier des charges.

Son abrogation est un processus lent et complexe, à l’étude depuis plusieurs années. Après une première tentative échouée dans le cadre des discussions de la loi EGalim en 2018, elle a été approuvée par le Sénat au début de l’année 2020 et ratifiée par l’Assemblée Nationale ce 27 mai 2020. Une annonce réjouissante pour les viticulteurs de la Vallée de la Drôme, pour qui s’ouvrent de nouvelles perspectives à court comme à long terme.